Pourquoi Peseiro n'est pas accepté ?
30/10/16
Le championnat ayant commencé depuis plus de deux mois, il est temps de dresser un premier bilan des débuts de José Peseiro à la tête de notre équipe.
17…c'est le nombre de points que le Sporting Clube de Braga possède après 8 journées de championnat. (5 victoires, 2 nuls et 1 défaites) Le SCB a 3 points de plus que la saison dernière et est à égalité avec les lions du Sporting. Mais malgré de bons débuts en Liga NOS, le courant ne passe pas entre les supporters et José Peseiro. Car avec une moyenne de 10 000 spectateurs au Municipal, on ne peut pas dire qu'on n'a l'impression qu'en 2016, Braga a fait une quart de finale d'Europa League et a remporté la Coupe du Portugal 50 ans aprés son dernier sacre. Car beaucoup de critiques envers le style de jeu de notre entraîneur sont signalées dans la capitale du Minho depuis plusieurs semaines. Mais sont-elles justes ou justifiées? Certes il est difficile de critiquer une équipe qui a procurée tant d'émotions aux peuples bracarenses la saison dernière et s'attaquer à l’entraîneur qui défend ses joueurs bec et ongles depuis le début de la saison est plus facile. Alors pourquoi le peuple Bracarense n'arrive pas accepter Peseiro au poste d’entraîneur du Sporting Clube de Braga?
Le jeu n'est pas aussi bon que la saison dernière.
Fin du match face à Konyaspor la semaine dernière, notre président sort devant la presse pour expliquer son ressentiment sur un nouveau match sans victoire en Europa League: "lors d'un match, on a besoin d'une concentration maximale et d'une bonne attitude du début jusqu'à la fin du match. Malheureusement, ce n'est pas ce qui c'est passé en première période". Le boss a de quoi être mécontent. Braga n'a engrangé que deux points depuis le début de saison en Ligue Europa après un nouveau match nul, cette fois-ci face à l'équipe de Konya. Et ce genre de première période très décevante dans le jeu et dans la détermination c'est déjà déroulée face au Shakhtar, Setubal ou encore La Gantoise. En plus, les deux défaites très sévères face à Benfica en Supercoupe ou en championnat ont encore du mal à passer. La faute à qui? Certes José Peseiro a sa responsabilité car cette équipe est capable du meilleur comme du pire et dans le même match en plus. Que cela soit face à Setubal ou Konyaspor, Braga réalise une première période catastrophique: aucune créativité, aucun lien entre le milieu et l'attaque et une défense perméable. Et à la mi-temps, l'autre face du Sporting Braga apparaît. Plus conquérant, cherchant a conserver le ballon et jouant beaucoup plus vite vers l'avant grâce à un jeu court et posé. Le style Peseiro est beaucoup plus vertical, avec plus de longs ballons vers l'avant mais c'est quand Braga revient à un modèle style "Fonseca" (et c'est pas la première fois qu'on récitera ce nom) que l'équipe se sens mieux et retrouve une efficacité maximale. Mais cette dualité ne plait pas aux bracarenses et ceux-ci le font savoir.
Le Spectre de 2013.
Car pour ceux qui l'avait oublié, ce n'est pas le premier passage de José Peseiro à la tête de Braga. En 2012, aprés le départ de Leonardo Jardim, c'est bien José Peseiro que nomme Antonio Salavador au poste d'entraineur pour qualifier Braga pour sa deuxième Ligue des Champions. Celui-ci et son équipe de l'époque réussiront ce fait historique mais c'est la suite de la saison qui sera moins jolie. Le parcours en Ligue des Champions sera douloureux malgré la qualif avec 5 défaites dont deux face à Cluj, logiquement à la portée du SCB; une défaite en prolongation en quart de finale de la Coupe du Portugal face à Guimaraes qui verra ensuite les voisins détestés s'imposer face à Benfica au Jamor et surtout une fin de championnat soumise aux blessures qui verront le Paços Ferreira de…Paulo Fonseca s'imposer sur le podium au détriment de Braga. En effet, alors que l'espoir était toujours présent à deux journées de la fin, une défaite cruelle face au Nacional privera Braga d'un nouveau podium et scellera le sort de Peseiro. Ce match restera un match clé de l'histoire du tandem Braga/Peseiro par la grande contestation des supporters dirigée ce jour là vers…José Peseiro. Et à croire que la tension trés pesante de ce match, n'est 3 ans après, toujours pas retombée.
Le passage à Porto et la grande rivalité avec Fonseca.
Il y a un an, José Peseiro entrainait le club égyptien d'Al-Ahly et était trés éloigné d'un retour au pays de Luis Camoes. Mais Porto vire en janvier Lopetegui et Pinto da Costa recherche un intérimaire et voit en José Peseiro le profil parfait. Celui-ci classera Porto sur le podium et sera à un doigt de gagner la Coupe du Portugal au détriment de Braga. Mais en deux confrontations en 5 mois de règne à Porto, Paulo Fonseca et ses hommes ont causés beaucoup de problèmes à Peseiro: une défaite 3-1 en championnat, une expulsion lors de ce même match et la perte de la Coupe. Sachez quand 5 confrontations face à Fonseca, Peseiro n'a jamais battu l'ancien coach de…Porto. L'histoire est très singulière entre ces deux coachs et ces deux clubs. Car Fonseca semble être le grand rival de Peseiro et que leurs deux styles sont clairement différent: que cela soit dans le jeu ou dans le caractère. Une attitude beaucoup plus posée, beaucoup plus objectif, plus proche des supporters qui caractérise Fonseca et qui caractérise surtout les socios de Braga. Peseiro, avec son caractère beaucoup plus volcanique et sulfureux correspond moins. Fonseca à fait l'unanimité trés tôt et est devenu une icone du beau jeu dans le Minho. L'arrivée de Peseiro est bien un chamboulement. Mais Fonseca est parti et les premiers mois de Peseiro sont loin d'être aussi mauvais que certains socios veulent vous faire penser.
Les résultats sont là, même après les ventes.
A la fin de cette 8éme journée de championnat portugais, le SCB compte 17 points soit exactement 3 points de plus que la saison dernière avec Fonseca et que la saison d'avant avec Conceicao. Le bilan à l’extérieur est lui aussi meilleur avec 2 victoires, 1 nul et une défaite à la Luz face à Benfica. Alors oui, les prestation de l'équipe sont trop irrégulières dans le jeu. Pas mauvaises mais trop inconstantes comme on la démontré juste avant. Mais à l'heure ou le Portugal sort de sa première victoire dans un championnat d'Europe basée sur le maxi-réalisme, peut-on vraiment blâmer Peseiro? Car n'oubliez pas que si vous regardez l'effectif de cette année, il ne comporte plus dans ses rangs le roc Boly, le meneur Luiz Carlos et le champion d'Europe Rafa Silva. Et même comme ça l'âme de cette équipe est intacte. Mené par un Pedro Santos qui a pris le rôle de leader technique de cette équipe et à l'image des fin de matchs face à Setubal et Chaves, l'esprit conquérant du SCB est toujours là. Une équipe qui tient et qui ne plie pas sous la pression pour ramener les 3 points au finale. La perte des éléments cités précédemment sont d'un point de vu technique une grosse perte et créer un jeu régulier prend forcement plus de temps qu'avec un Rafa au top de sa forme. Alors être à égalité avec le Sporting du "meilleur entraîneur au Portugal" est tout de même une réussite.
La chance aux jeunes et l'histoire.
Certes l'arrivée du jeune Artur Jorge en équipe A est dût à l'avalanche de blessures en défense centrale fin septembre. Le fils d'Artur Jorge "père", immense défenseur central du SCB dans les années 90, fait son petit bonhomme de chemin sous les couleurs de son club de cœur. Des performances convaincantes avec Lazar Rosic et de bonnes perspectives d'avenir pour le jeune bracarense de 22 ans, leader de l'équipe B depuis plus de deux saisons. Mais même si son intégration est dût aux blessures, celle de Miguel Angelo Da Silva Rocha, plus connu sous le nom de "Xeka" est belle et bien arrivée par ses belles performances. Formé au club et prêté à Covilha ces deux dernières saisons, le jeune homme de 22 ans a impressionné José Peseiro qui lui donnera ses première minutes en A face à Oliveirense en Coupe (victoire 3-1) et sera surtout la surprise face à Chaves, ou il sera titularisé à la place de Mauro, devant Pedro Tiba et Marko Bakic. Ainsi, cela fait très plaisir de voir des jeunes avoir leur chance, surtout des jeunes du club, sous nos couleurs et cela est un véritable motif de satisfaction et d'espoir. Sans oublier que c'était déjà Peseiro qui avait révélé Aderlan Santos et Mauro en équipe A, deux joueurs sortis de l'équipe B. Et que c'était avec eux qu'il avait le 14 avril 2013, battu Porto en finale de la Coupe de la Ligue. Et ce moment là, il ne faut pas l'oublier et ne surtout pas le négliger. Car la fixette sur Peseiro est bien dérisoire après ce que Braga a vécu en Europa League et en Coupe du Portugal. Je dirais qu'il faut voir plus loin. Voir que les comptes du club vont très bien, que le centre de formation sera bientôt là et que le club est de nouveau stable sportivement au niveau national et européen. Alors oui!! Braga va bien. Je peux vous l’assurer.